Depuis le 24 février, Facebook donne la possibilité à ses utilisateurs de réagir à des posts avec cinq nouveaux emojis, en plus du traditionnel bouton “like”. Un léger changement lourd de conséquences.

La vie ne pouvait pas se limiter à une réaction. Et si les utilisateurs du réseau social réclamaient depuis des années l’apparition d’un bouton “je n’aime pas”, Facebook leur a donné cinq nouvelles émotions à utiliser à compter du 24 février. On peut désormais commenter d’un “like”, d’un “love”, d’un “triste”, d’un “en colère”, d’un “ahah” et d’un “wow”. Un changement qui peut paraître anodin, “mais ces petits boutons vont entraîner de grands changements”, souligne The Wall Street Journal.

Car là où l’utilisateur voit des émotions, Facebook imagine surtout des données à récolter, explique Slate. “Facebook vous dira qu’il veut juste donner de nouveaux moyens de communiquer et de s’exprimer à ses utilisateurs, prévient le site d’information américain. Mais, comme pour tout ce que fait Facebook, il y a ici un double objectif, et ce second objectif implique les données personnelles. Plus spécifiquement, Facebook va désormais pouvoir en collecter  et en profiter – bien davantage.”

Les publicitaires à l’affût

L’entreprise de Mark Zuckerberg s’est construite essentiellement sur la collecte et la revente de données personnelles, et le bouton “like” en était déjà un pilier essentiel. “Quand vous ‘likez’ une information sur votre fil d’actualité, cela signifie que vous souhaitez en savoir plus”, indique Slate. Mais, avec cet unique bouton, Facebook ne pouvait pas savoir à quel point vous vouliez en savoir davantage.

Grâce à ce panel de six émotions, la société américaine aura à présent accès à des données nuancées sur ce que nous voyons apparaître dans notre fil, ce qui devrait se révéler “puissant une fois appliqué aux algorithmes publicitaires de Facebook”,selon Slate. L’une des priorités économiques de la firme américaine est en effet de montrer à ses utilisateurs des publicités qu’ils pourraient apprécier, et donc de vendre aux publicitaires un espace rêvé. C’est d’ailleurs pour cela que le choix est limité à six émotions, plus faciles à intégrer aux algorithmes de Facebook.