Un mois après la sortie de Pokémon Go en France, l’engouement est toujours à son comble. La commune Bressolles demande même l’interdiction du jeu tandis qu’un député cherche à faire voter une loi pour protéger les joueurs. Les protéger de quoi ? De la récolte de données. C’est d’ailleurs sur ce point que The Intercept tire la sonnette d’alarme.
Pokémon Go n’existerait-il que pour récolter vos données ?
The Intercept a en effet publié un long papier s’intéressant aux pratiques du jeu de Niantic, en se penchant notamment sur le passé de son créateur : John Hanke. Avant d’être le PDG de Niantic, il était président de la branche Geo de Google et a fait partie d’un scandale à grande échelle.
En 2010, l’Allemagne s’est inquiétée des Google Cars se baladant dans nos rues. En cartographiant les routes, les voitures récoltaient également les données WiFi des maisons alentour. Un grave manquement au respect de la vie privée sous l’égide de Hanke. Mais Google avait finalement indiqué que cette récolte massive n’était le fruit que d’un seul ingénieur : Marius Milner. Et quelle est la dernière création de Milner ? On vous le donne en mille, Pokémon Go.
Néanmoins, bien que Google a affirmé que Milner a agit seul, la FCC, organisme des télécoms américain, a publié un rapport affirmant que Google était bien au courant de cette récolte sauvage de données.
Pokémon Go, à l’aube d’un scandale ?
Pokémon Go se base sur Ingress, concept déposé via brevet par Milner et Hanke. Un brevet qui, selon The Intercept, ne cache en rien son but de récolte de données :
Le but du jeu est directement lié à la collecte de données ce qui inclut la collecte d’information dans le monde réel et ces informations acquises font partie de la condition pour progresser dans le jeu (…). Le réel challenge repose dans le fait de motiver les joueurs à fournir constamment des données, même après l’engouement provoqué par la découverte du jeu. La collecte d’information se doit d’être aussi divertissante que possible.
Un brevet qui ne cache donc rien du réel intérêt de Niantic pour les données des utilisateurs. Le développeur l’indique d’ailleurs « clairement » dans les conditions d’utilisations de son jeu pointées par The Wall Street Journal. Selon le site, Pokémon Go se réserve le droit de récolter votre IP, votre localisation et les caractéristiques de votre smartphone. Pire, Niantic assume complètement le fait de pouvoir scruter la dernière page web que vous avez consultée.
La pratique de collecte de données n’est pas nouvelle. Facebook, par exemple, le fait depuis des années. Néanmoins, la chose se montre différente avec Pokémon Go, le logiciel étant avant tout un jeu vendu comme tel, et que ses conditions sont cachées dans la longue liste de règlements. C’est exactement cette collecte que le député Vincent Ledoux aimerait voir disparaître, ou du moins adapté aux lois européennes.